Racontages de salades ou les anecdotes culinaires d'Oo

Comme certains le savent, j'ai commencé mon apprentissage de cuisinière dans un restaurant de ma région. Je vais pas commencer à vous étaler des recettes (secret professionnel *lol*) et encore moins vous raconter ce que c'est la cuisine (enfin, je verrai)...
Tout ce que je vais noter ici, c'est mes conneries de pommeau et les trucs poilants que je dois faire. (dans un but comique, évidemment). Et rien sera dans l'ordre chronologique, à mon avis ^^:

Ce soir, 11hrs (donc, tout dans la nuit) le contenu du conteneur qui se trouve dehors, derrière la cuisine, était un peu trop bombé pour y vider les quelques poubelles de la cuisine.
Le chef m'envoie donc mettre des grosses bottes de pointure 45, je pense, et me dit de monter dans le conteneur, de sauter dans ''le contenu'' cité plus haut pour pas donner de détails afin de compresser l'ensemble de la chose contre le fond pour pouvoir en glisser plus par-dessus. Ce que j'ai fait avec le plus grand dégoût *splshh splshhh crr plot plic splsssh* mais à la fois, avec le plus grand fou rire... c'est dire: même les 2 chiens du resto sont venus voir avec des gros yeux intrigués et la gueule de travers ce qu'il y avait pour une grosse chose mouvante qui sautait mollement dans conteneur de leur maître...

Avant de commencer mon apprentissage, j'ai pu venir faire des heures pour ''m'habituer au rythme''. Un jour, après le service, (le ''service'', c'est le coup de feu, le moment où tout le monde commande à bouffer, très stressant parfois, le chef gueule bien ^^), donc, je disais, après ce fameux service, le chef m'envoie au compost (ce qui est tout à fait normal, qu'on s'entende). Pour le compost, on doit récupérer tous les bidons contenant des choses (bien répugnantes) parfois, les amener sur le chariot (ou il y a en a déjà) qui se situe pas loin du conteneur cité plus haut, puis, une fois ça fait, aller chercher la grosse brouette dédiée à cet effet et y empiler les fameux bidons débordants de ''choses'' depuis le chariot.
Ensuite, une grande expédition commence: le resto lui-même se situe dans une cuvette, en dessous du parking (en dévers), en dessous du chemin pour y accéder et en dessous de la route elle-même. Pour trouver LE tas de compost, il faut faire le tour du bistro. Vous le comprendrez donc, il faut monter avec la brouette en haut du parking en dévers avec ses voitures (la terrasse et ses paisibles clients se situant juste en pleine vue de la brouette et du bon vivant devant bien aller la vider (en dessous encore)). Quand j'arrive à monter la pente avec ma brouette, je dois avouer que ça me donne un petit élan de fierté...
Ensuite, un peu moins compliqué, une fois arrivé en haut (sur le chemin d'accès), on doit tourner à droite sur le chemin contre l'autre bout de la place de parc (en gravier, attention!!) puis redescendre une pente de même degré d'inclinaison ou presque que le parking goudronné, mais en moins long (distance).
Et puis, on s'approche du but: LE compost.
Celui-ci, non content d'être simplement discret, est CARREMENT de l'autre côté du petit ruisseau qui coule au fond de la cuvette un peu marécageuse ou est situé le bistro. Après l'idée géniale d'avoir construit un bon pont de fortune avec 4 grosses poutres courtes et suffisantes en longueur, on peut se dire que c'est faisable. Sauf que d'abord, il y a une jungle à traverser (je parle là d'un mètre et demi de distance avec des orties, des feuilles, des branches (mouillées de pluie parfois!!) de la boue, des moustiques, des mouches, le chat du chef qui vient avec espoir ''schmeurker'' ce qui pourrait rester de ''chose'', les gros escargots, limaces (c'est juste immonde de les écraser, déjà, vu le contenu de la brouette) et aussi, des espaces vides entre les poutres du fameux ponton, ou la roue et les pieds de la brouette s'y prennent facilement. Et aussi, attention les glissades sur l'eau/épluchures/boue/intestins de limaces etc...)
Donc, avec une grosse brouette, c'est la jungle, si si...
Bref. Avec toute cette explication, je vous ai toujours pas raconté ma connerie. J'y viens.
Tous les bidons (si tous arrivés pleins et sauf) qui se trouvent pêle-mêle dans la fameuse brouette, doivent, dans la logique, être vidés dans/sur (tout dépend le niveau de décomposition du contenu DU compost), bidon par bidon, à une hauteur juste peu pratique, tout en sachant que chaque bidon est plein à craquer (ça arrive...) et que la plupart ont perdu leur poignée, qu'ils sont gras à l'extérieur, le dessous sale pour avoir été empilés sur leurs confrères et qu'ils ont un rebord tellement étroit que pour les tenir, et les verser correctement, bonjour.
Après avoir vidé 3-4 bidons sur les 10 environ, alors que je tenais le plus lourd, le plus mou, celui au contenu le plus ignoble, celui qui a le bord le plus fragile, le plus gras, mais possédant une poignée miraculée, au-dessus du tas de ''chose'', ledit bidon me glisse des mains et atterri, sans s'être aucunement vidé d'un gramme, au milieu du contenu du compost, avec un bruit mou et sans pitié, narguant les bras juste trop courts à 2 doigts de le saisir à nouveau, sans sa poignée qui est tournée contre le contenu, et pas contre le haut.
Un détail: le mur du compost est fait avec des blocs allongés de béton, empilés et tenus aux 4 coins à l'aide de tiges métalliques enfoncées verticalement et ça va sans dire que la surface des blocs du dessus sont plus ou moins saturés de ''choses'' approchantes du contenu du compost.
Et comme cité plus haut, la hauteur du compost est juste merdique.
J'essaie avec les moyens du bord: bouts de bois, grimpe sur le bord, me pencher au maximum au-dessus du bouillon de culture avec le ventre rentré pour éviter de toucher le bord... nada. Et jamais, au grand jamais il serait venu à ce fichu bidon l'idée de sauter...
En désespoir de cause, je retourne au restau, près du conteneur, en face de là où il y a le fameux chariot où l'on pose les bidons, dans les dépôts et vers les caves, pour y dénicher un quelconque outil qui aurait pu me servir à remonter l'objet de mon désespoir rageant.
Au bout du compte, je déniche une vieille tige de petit parasol à la peinture bleue écaillée. Son gigleutz pour serrer le parasol lui-même étant encore entier, il me vint à l'idée que ça pourrait me donner un crochet pas trop trop mal pour retirer ce fichu bidon de ce fichu compost.
Au bout de quelques tentatives, au bout du crochet de plastique miraculé du poids du contenu du bidon lui-même retenu par sa poignée, je le hissai enfin, victorieuse, au-dessus du vide répugnant du dessous.
L'attrapant fermement, je le vidai enfin dans un grand splatch répugant.

C'est tout pour aujourd'hui, merci d'avoir lu mes monologues idiots...

Bah... c'est que ça fait partie de la cuisine... et ces tâches répugnantes sont à peu près (en dehors de la vaisselle, montage de salades, déco de desserts, d'envoi d'assiettes, de filtrage de potage et de hachage de légumes) les seules que je peux faire pour l'instant...
(même que ça arrive au chef de faire la vaisselle )
Allez, je vais profiter de mon w-e...
Merci

Voilou... comme pour l'instant, j'ai pas trop de boulettes (de viande) glorieuses (ou pas?!) à raconter, je vous fait la présentation de mes collègues (avec des noms fictifs...) et j'essaierai de vous décrire un petit peu les lieux en dessous. Parce que si je veux encore vous raconter des anecdotes, il y a pas que moi, mais aussi mes collègues

D'abord, le Chef:
Le Chef, pourtant cuisinier, est pas gros. Le Chef, il es grand et plutôt maigre, même. Le Chef porte pas de toque (ridicule?). Il lève souvent (ou il a toujours, levé) le menton... D'ailleurs, le Chef, il a pas mal d'ego, fier de son restaurant et de tout ce que je citerai plus loin, sans un être un égocentrique. C'est un type qui a bon coeur, qui est dynamique et un poil râleur parfois, et qui a les idées folles. C'est un type du genre: ''si il avait pas été dans son métier, il aurait fait comédien''. Il adore imiter les pommeaux (moi en particulier) lorsqu'ils font qqch de faux ou de con, et il imite nos manies, nos façons de parler et nos tics à ces moments-là.(il m'a une fois imitée en train de faire la vaisselle dans mon rythme de limace )
LeChef, c'est un type totalement dingo, (dans la mesure de la dinguelouserie aux booms (coup de feu)). Je vais essayer de faire une liste (non-exhaustive, ça va de soi) de choses qu'il fait/dit:
...ça lui arrive de passer 6-7 paniers de vaisselle plein à craquer à lui tout seul en 10 minutes même pas, quand personne y va (moi) et que ça l'énerve.
...un soir, il a pris toutes les truites du vivier (ça doit en faire environ 30) et il les a toutes tuées* (ce qui est normal, car les braves bêtes doivent de temps en temps finir au congélateur pour des urgences, sinon, en cas normal, les clients reçoivent une truite toute fraichement tuée (cuisinée et cuite, évidemment) dans leur assiette). Bref, il a tué ces 30 truites, a pris un couteau à huitres (c'est celui là qu'on utilise pour) les a ouvertes* (non, sérieusement, je vous assure que ça a rien de dégueu, je l'ai déjà fait), vidées, rincées le tout en... 9 minutes 30 (si si, un de mes collègues l'a chronométré car le chef nous avait dit ''en 10 minutes, j'ai fini!! et le collègue en question a dit que si il réussissait, il lui achèterait une bonne bouteille (il la lui doit toujours, la bouteille )
...C'est un peu normal, en fait. à la base, notre Chef national est boucher de métier ...
...le chef a constamment à gérer le stress virulent de sa femme (que je présenterai plus bas) car lui est un type super décontracté mais qui peut pousser de ces boelées parfois, je vous dit pas.
...quand le chef se fout de ma gueule, me fait un peu la morale, je peux pas m'empêcher de rigoler, c'est comme ça
...sinon, pour l'instant, je vois pas trop quoi rajouter (et confidentialité oblige aussi).

La patronne, Séverine (mais on la vousoie en l'appelant par son prénom, car on doit tout le temps s'interpeller, en cuisine) est elle aussi une personne pour laquelle j'ai beaucoup de respect. Elle est très professionnelle, très dynamique (de la dynamite oui ) assez vive et plutôt très sérieuse. En effet, elle maitrise et coordonne toute la partie service.
Un peu perfectionniste sur les bords, c'est pourtant grâce à ça que peu d'erreurs passent avec elle .
Séverine est très souvent la pistonneuse de stress, pour tous, (à commence par Sanjit, un de mes collègues que je vous présenterai après) comme annoncé plus haut. Tout doit aller très vite elle se prend (à l'avis à peu près général) un peu trop la tête pour rien quand il y a vraiment beaucoup de monde. Mais je (et les autres aussi je crois) la respecte beaucoup pour tout ce qu'elle doit faire, car Séverine et Yann (le nom du chef) sont les 2 ''têtes'' de tout l'établissement, et tout doit fonctionner comme sur des roulettes, et ce, grâce à eux. à part ça, elle a pas mal d'humour, je crois. Sinon, je la connais encore pas assez bien pour en dire plus. Un anecdote?
Un peu gnegne, mais bon.
Un après-midi très chaud, la cuisine, le resto, la terrasse envahis par ces crevures de mouches (après trois consécutifs dans la même atmosphère détestable), Séverine a décidé, à bout de nerf, d'en finir avec les bestioles horribles (qui se retrouvent même à baiser dans la cuvette des toilettes du personnel, c'est dire (ou, je leur ai tiré la chasse dessus avant d'aller faire mes affaires, par vengeance, mais elles se sont contentées de surfer sur les vagues du pacifique ))...
Dans la matinée, elle a déjà installé au bar un de ces appareils fluo qui attire les mouches dans ses hélices, et l'après-midi, dans une assiette à dessert de retour à la vaisselle (donc une encore pleine de glace fondue et de crème, ce que les mouches ADORENT), elle a versé du poison jaune fluo dessus, pour les éradiquer, tout en nous signalant de pas toucher et de pas schmeurker le reste de dessert. L'assiette est restée là pendant genre 1 jour et demi 2 jours (normal hein), et puis, on a fini par la vider, remplie de cadavres de ces saletés de crevures de mouches de merde () mais il en restait encore, des mouches. Donc, le lendemain-soir, moi aussi hors de moi avec ces pu***s de mouches, je demande au chef si on pouvait reremplir une assiette avec du poison. Mais il me dit un non catégorique, parce que sa femme avait fait vraiment ''n'importe quoi en faisant ça''... j'en sais pas plus que vous

Sanjit la Proie facile...
(J'ai mis Sanjit comme nom fictif, mais il est pas oriental, pas hindou. Non, j'ai mis Sanjit pour respecter la malédiction du restaurant: presque tout le monde commence par S, bref, tous les prénoms fictifs que je mets par S ça sera ceux qui ont un S dans la réalité, c'est même pas fait exprès!!)
Sanjit est un apprenti de 3ème année, mais qui a la trentaine. Sa vie passée est un peu vaseuse pour moi, et je vais pas la raconter, question de respect de la confidentialité. C'est un assez bon cuisto, il maitrise toute la partie salades, desserts, et commence la partie du chaud cette année. C'est un susceptible de service (seul lui clame le contraire ) voilà pourquoi c'est une proie facile. Mais attention! il faut surtout pas le faire chier (notre jeu favori à tous ou presque, y compris moi), pendant qu'il fait qqch ou pendant le boom. Parce que sinon, il s'énerve tout rouge et perd le fil de sa concentration. Et les patrons gueulent
Nombreuses sont les anecdotes culinaires que je pourrais raconter à son sujet, mais bon... Ah si, une seule parmi d'autres, la plus courte: il fait toujours des petits bruits bizarres, par exemple, il dit ''miaou'' en plein en train de faire ses desserts. Et moi je lui répond en feulant (si si j'imite bien les chats ) et Sanjit se parle toujours à lui-même, à haute voix, notamment pour se dire Schnell Sanjit Schnell hue nondijuu!! ça c'est le chef qui lui a appris pour ''ouvrir ses mantras et se motiver pour aller vite'' mais le pire, c'est (et ça c'est pas le chef qui le lui a appris) c'est quand il dit ''voilà, j'ai fini ça, maintenant hop au frigo, et après, je dois faire des tartes tatins et vérifier mon stock de glaces'' et ce, à longueur de journée Donc, on manque pas de lui dire, 250'000 fois par jour et par personne, ta gueule Sanjit...
Je préfère vous parler du Sanjit en dehors des heures de travail. Là, c'est un sacré philosophe, enfin, surtout un type super proche de la nature, qui a une idée concrète du monde, quoiqu'un peu obsolète sur certaines choses parfois de mon point de vue (je m'empêche pas de le corriger )... c'est un type simple et amical, et je le soupçonne un peu misogyne, mais bon... Il ne cesse de me répéter à quel point je suis différente des ados qu'il connait ou qu'il a connu, que je suis hors du lot (je fais genre que dalle mais que dalle, je suis juste une excentrique et un peu dingo, mais en fait, c'est à cause de la zebritude probablement et de tout ce qui va avec c'est long) bref, j'aime beaucoup discuter avec Sanjit, pendant la pause, les pieds dans la boue (j'explique plus bas). Et encore un truc à son propos: c'est un incorrigible fumeur , en plus, il met dix ans pour la rouler et 10 de plus pour la tirer...

Je vous présente les autres dès que possible, je dois aller dormir, moi... Merci de la lecture et désolée de l'exagération sur les smileys...

Amicalement,

Eh ben, t'as pas de quoi t'ennuyer toi ( ) Au moins y en a qui s'amusent bien ce mois-ci
Ils ont tous l'air très intéressants. J'ai hâte de lire la suite
(wow je me suis endormie O.o , j'ai oublié ce que j'allais écrire)

Ouaich' un peu long tout ça
Tu reprends pas bientôt le bahut?
Et effectivement, j'ai jamais le temps de m'ennuyer, il y a toujours quelque chose à faire.
Et ce soir, mais on a rigolé rigolé rigolé à propos de n'importe quoi après le service dans une ambiance un peu espagnole (petit mariage sympa sur la terrasse et orchestre qui va avec) je vous jure: on avait tous l'impression d'être complètement bourrés tellement on rigolait pour tout et rien... à un moment, juste avant que je parte, Sanjit, qui rangeait notre fromage, s'est repris une monstre gueulée parce qu'il a soit disant bizarrement regardé le chef qui soit disant se grattait le cul ... ( ne cherchez pas pourquoi) mais à la fin, j'étais écroulée sur le bahut à glaces de Sanjit, le chef traitant Sanjit de pd (ce qui est pas vrai, mais le chef a énormément d'humour), Sanjit essayant vaillamment de se justifier et l'un des chiens du chef qui chantait (hurlousait) faux sur la musique dehors...
Tiens, vu que je parle des chiens, autant les présenter, c'est vite fait:

Le chien qui hurlousait, Nougat. (on a un dessert qui s'appelle du nougat glacé, on fait toujours des vannes là-dessus xD)
Une petite saucisse sur pattes (je m'y connais pas en chiens mais bon) très acharné, très vif, un chien de cirque presque, car très agile, rapide et intelligent. Jouer avec lui est synonyme de grande patience ou de beaucoup de force (pour lui ôter le jouet de sa petite gueule pointue)... Je le trouve pas super attachant, mais c'est un clebs plutôt marrant et bien plus joueur que les autres.